Un bal masqué
Par Sophie
Mardi 12 mars 2019, Sophie a pu assister à la répétition générale de l'Opéra de Verdi "Un bal masqué". Elle nous partage son coup de coeur.
« Un bal masqué » relate l’histoire d’amour impossible entre le Roi de Suède et Amelia, la femme de son plus fidèle ami, lequel cherchera à se venger. Le rideau se lève, le Roi apparaît, en pleine préparation du bal masqué qu’il accueillera quelques jours plus tard. Une maquette représentant la salle de bal tel qu’il l’imagine est disposée sur une table avec des marionnettes. Il s’empare de deux marionnettes, dont une qui symbolise Amelia, et les serre contre son cœur. Un deuxième rideau se lève et je découvre, surprise, une scène. Une scène sur la scène, un divertissement dans le divertissement. Une belle mise en abîme. Avec le titre de l’opéra, j’imagine assister à une représentation plutôt festive. Je réalise rapidement qu’il n’en est rien. Le côté festif des premières minutes disparait pour laisser place à des situations tendues. Un complot est déjà en place pour éliminer le Roi : la musique dramatique prend le dessus, les chants deviennent plus graves et annoncent un changement.
J’ai été impressionnée par l’intégralité de cet opéra, et notamment par la justesse de la musique s’effaçant au profit du chant lors des scènes les plus tragiques. Sur scène, entre 30 et 40 artistes se succèdent, donnant ainsi plus de puissance à certains chants et à certains passages. J’ai notamment été marquée par le chœur d’hommes complotant contre le Roi. Leurs voix donnaient une certaine force et une certaine réalité à leurs propos.
Le décor (la scène dans le premier tableau) se révèle modulable. Ainsi celui-ci se transforme pour nous faire voyager d’un tableau à un autre. Le décor final, celui du bal, est assez impressionnant et rappelle la maquette du début.
J’ai apprécié la mise en scène moderne que ce soit dans le choix des costumes, les danses ou l’allusion à nos croyances actuelles. La majorité des costumes correspondent à l’idée que j’avais des costumes du XVIIIe siècle, mais certains sont plus audacieux, comme les costumes du page Oscar ou de la prophétesse et de ses danseurs et danseuses. Audacieux aussi, l’interprète d’Oscar est une femme : un choix assumé notamment dans le dernier tableau.
Alors que la fin approche, décor et mise en scène des derniers instants renvoient aux premières minutes de l’opéra et à sa dramaturgie. La dernière scène est d’ailleurs très forte. D’une part, elle fait appel à nos croyances actuelles sur la mort, ce long tunnel noir et cette lumière blanche. D’autre part, elle souligne une dernière fois, l’intensité des jeux de lumière qui ont su mettre en valeur l’opéra depuis les premières minutes.
- Sophie