Le vendredi 2 avril 2021, le Kiosque Nantais s’est rendu à la sortie de résidence de la compagnie 29.27 pour assister au processus de création du projet Choeur de cible par Gaëlle Bouilly et Matthias Groos.  

L'histoire d'une amitié et d'une démarche artistique commune 

Gaëlle et Matthias se sont rencontrés grâce à la danse alors qu’ils n’étaient encore qu’au lycée. Par la suite, Gaëlle a suivi des études d’architecture et Matthias de danseur. Finalement, ils se sont retrouvés pour rentrer dans la création avec leurs spécificités : Gaëlle en tant que scénographe et Matthias en tant que chorégraphe. 

En 2005, ils décident de créer leur propre compagnie 29.27 (leur âge respectif à ce moment-là) dans le Morbihan. En 2010, ils souhaitent délocaliser leur compagnie dans une ville plus dynamique et s’installent à Nantes. Un des principaux mécènes de la compagnie achète le bâtiment 50 rue Fouré, entame des travaux, et ouvre un lieu : le Sept Cent Quatre Vingt Trois, symbolisant le résultat de la multiplication 29x27. Il s’agit d’un lieu d’accueil d’artistes (au total, près de quarante compagnies occupent les studios au cours d’une saison), de transmission (plusieurs leçons de danse y sont dispensées) ainsi que d’accompagnement artistique et administratif pour les artistes. 

Choeur de cible

Cela fait un an que Gaëlle et Matthias travaillent sur un projet de triptyque artistique, c’est-à-dire de création en trois volets dont Choeur de cible constitue la genèse (suivi de Le feu au lac et Phoenix ou les hôtes de ces bois). 

Choeur de cible met en scène Matthias et Gaëlle, deux amis, deux visions qui s’opposent et se complètent à la fois. Il vise à évoquer “l’instabilité permanente du vivant” en assumant sur le plateau le déséquilibre entre la scénographie et la chorégraphie. Gaëlle met l’accent sur son duo en soulignant “qu’être à deux, c’est aller plus loin” : “Choeur de cible, c’est la fusion de deux personnes qui fait que l’on continue à grandir dans notre vie et dans notre création”.  

La scénographie et la chorégraphie sont deux matières qui fusionnent tout au long du spectacle. Ce dernier s’articule autour d’objets (pour le moment des cartons - cela peut être amené à changer) qui permettent d’ouvrir le champ des possibles et de développer l’imagination en construisant des mondes différents. Les deux artistes favorisent la transversalité dans leurs créations en mêlant l’aspect plastique, la danse et le chant. 

Une façon de travailler inédite 

Si habituellement Matthias et Gaëlle font des résidences en laboratoire, ils ont décidé il y a un an de changer de méthode de travail. Il s’octroient une année entière d’expérimentation au cours de laquelle ils construisent leur spectacle en dix semaines sur une durée de dix mois. Ils sont actuellement à la semaine six et pour la première fois le vendredi 2 avril, ils ont ouvert les portes de leur studio à des personnes extérieures.

J'ai été particulièrement touchée par la complicité qui unissait Gaelle et Matthias pendant les temps de discussion et de création à travers les sourires et mots qu'ils s'échangeaient. Ce spectacle est avant tout un moment de partage qui relate leur histoire. La création débutera véritablement la saison prochaine. 

- Pauline